Cet ouvrage se consacre à ce qui, chez l'abbé Pierre, résiste le mieux à son propre mythe, à ce qui peut toujours servir d'alibi aux forces et aux situations qu'il dénonce pourtant justement : l'expérience de la prière ! Derrière la figure médiatique et celle du personnage réellement populaire, derrière celui du prophète qui met en cause les plus criantes situations d'injustice et derrière l'anticonformiste, apparaît l'homme de prière comme incendie, de celle qui consume les diverses formes de fatalité. Cet ouvrage met en relief l'énergie positive qui anime toute l'aventure de prière d'un homme qui a beaucoup agi et réagi, même s'il refusait de se considérer d'abord comme un homme d'action. La prière ne traduit pas seulement une force qui menace le désordre établi, l'expression d'un manque, mais la puissance d'une libre affirmation. L'abbé Pierre n'était proche des humbles que parce qu'il acceptait la proximité première d'un Dieu qui est simplicité. C'est pourquoi l'abbé Pierre refusait parfois de prier.