Fasciné par l'énigme de ce qu'on appelait alors le mongolisme, et non convaincu par l'explication
de la dégénérescence raciale, Jérôme Lejeune, médecin français en découvre en 1959 la cause : un
3ème chromosome sur la 21ème paire. Cette découverte devient celle de la trisomie 21. Elle revêt une importance considérable car elle signe la découverte de la 1ère maladie par
aberration chromosomique dans l'espèce humaine et ouvre la voie à la génétique moderne. En
apportant une explication scientifique, elle change le regard de la société. La trisomie 21
n'apparaît alors plus comme une fatalité mais comme une maladie. Depuis, cette découverte s'est retournée contre ceux qu'elle devait servir. Elle est utilisée pour
diagnostiquer durant la grossesse les foetus atteints de trisomie 21. A l'issue, 96 % des enfants
trisomiques dépistés sont avortés. Aujourd'hui en France, le dépistage est généralisé, aucune
politique publique de recherche thérapeutique n'est mise en place, une dérive eugéniste doit être
dénoncée.
Depuis sa création en 1996, la Fondation Jérôme Lejeune finance des programmes de recherches
sur les déficiences intellectuelles d'origine génétique, parmi lesquelles la trisomie 21, 1ère cause de
déficit mental dans le monde. Dans ce document choc, son président, Jean-Marie Le Méné, interpelle les responsables et les
citoyens de notre pays et propose des solutions pour changer la situation, à l'aube d'un débat
national sur la bioéthique.