Redécouvert en Russie à l'époque de la perestroïka, Maximilian Volochine (1878-1932) demeure un des noms les moins connus en France de l'« Âge d'argent » de la littérature russe. Marie-Aude Albert, qui lui a consacré une biographie de référence, publie ici ses Écrits sur l'art. Étudiant révolutionnaire exilé en Sibérie à 20 ans, Volochine abandonnera vite les illusions socialistes pour un universalisme culturel et social ainsi que la construction d'une oeuvre poétique et de critique d'art. Disciple de Rudolf Steiner en Suisse, puis partisan d'une théocratie orthodoxe panslave en 1917, il est réduit au silence dès 1920. Il achèvera sa vie comme peintre et bâtisseur d'une improbable arche de vie culturelle dans la Crimée stalinienne. Les pages de Volochine sur les Impressionnistes, sur Van Gogh ou sur Maurice Denis n'apporteront guère au lecteur français, mais celles sur les peintres russes et sur les icônes comme « leçon d'harmonieux équilibre» font découvrir un autre univers. Un choix de poésie de Volochine est annexé à cette anthologie, et permet de découvrir une voix proche de celle du premier Mandelstam