Présentation de l'éditeur
«Un cinéaste primaire et primitif» (Le Point). «Un film qu'on peut seulement recommander aux spectateurs doués d'une tolérance pour la barbarie digne d'un camp de concentration» (Los Angeles Times). Une brutalité qui «transforme l'horreur en comédie grotesque» (Wall street Journal). Une «surenchère sanglante» (Le Monde).
Dès avant sa sortie en France, Apocalypto, le film que Mel Gibson a consacré au monde mystérieux des Mayas a fait l'objet d'une campagne de dénigrement d'une rare violence. Mettant en cause les libertés que le cinéaste aurait prises avec l'Histoire, les porte-parole des grands médias ont dénoncé la mise en scène caricaturale de la plus raffinée des civilisations précolombiennes, la confusion qu'entretiendrait son film avec des pratiques sanguinaires qui auraient été, disent-ils, le seul fait des Aztèques, la justification subliminale de la christianisation du Nouveau Monde.
Martin Peltier a choisi de présenter, ici, ce que l'on sait de la civilisation des Mayas, en puisant son information dans les plus récentes des publications des archéologues et des chercheurs, afin de permettre au lecteur de déterminer qui, de Mel Gibson ou de ses détracteurs, s'est rendu coupable de désinformation. Il en ressort un tableau vivant, accessible, nuancé, d'un monde haut en couleur, et à coup sûr très éloigné du mythe du bon sauvage que la propagande anticatholique a contribué à forger, depuis le XVIe siècle. Un univers dont l'art raffiné, l'architecture monumentale, la science mathématique et astronomique ne peuvent suffire à dissimuler le délabrement moral, la pratique de la guerre permanente, le sacrifice humain tenu pour «la première source de régénération de l'univers». A sa lumière, la polémique engagée contre Mel Gibson apparaît sous son véritable visage : celui d'une campagne de diffamation visant à discréditer un réalisateur coupable de jeter, sur l'histoire, le regard d'un artiste chrétien.

Philippe Maxence dans l'Homme Nouveau n°1389
Pourquoi parler des Mayas ? Cette civilisation est revenue tout d'un coup sur le devant de la scène à l'occasion de la sortie du dernier film de Mel Gibson, Apocalypto (cf. L'HN 1387). La polémique qui a accompagné la sortie de ce nouvel opus de l'acteur-réalisateur s'est notamment appuyée sur l'argument que Gibson aurait travesti la réalité historique.
C'est à partir de là que le journaliste Martin Peltier a mené l'enquête, non seulement en essayant de décrypter les raisons cachées d'une polémique résurgente dès qu'il s'agit du réalisateur de La Passion du Christ, mais surtout en faisant le point sur la connaissance historique au sujet des Mayas.
Faire le point ? Il s'avère, en effet, que nombre de critiques se sont appuyés sur des ouvrages anciens dont les conclusions sont remises en cause par les dernières découvertes historiques. De ce fait, il y a un décalage, qui sert la polémique, mais certainement pas la recherche de la vérité.
On s'étonnera peut-être de voir un journaliste faire oeuvre d'historien ou, du moins, prétendre éclaircir le débat sur le plan historique alors qu'il n'est, au fond, qu'un vulgarisateur. On le remerciera plutôt d'avoir consulté pour nous les livres des spécialistes, souvent peu accessibles, souvent étrangers. Et l'on remarquera qu'il répond aussi, comme journaliste, à des propos vulgarisateurs tenus par des… journalistes.
Sa réponse, d'ailleurs, est très claire et particulièrement bien exposée. Après avoir expliqué ce qui différencie les civilisations inca, aztèque et maya les unes des autres (un exposé vraiment nécessaire), il fait le point sur l'évolution de la civilisation maya à travers le temps avant d'aborder la question de la violence consubstantielle au sacré chez ce peuple. Il consacre tout un chapitre à la conquête espagnole ainsi qu'aux sources de notre connaissance de l'histoire maya. Il termine enfin sur la question : « Mel Gibson a-t-il trahi l'histoire de la civilisation maya ? » N'est-ce pas ainsi que tous auraient dû procéder ? En complément, notamment photographique, on ne peut que conseiller le numéro hors série duFigaro consacré à la civilisation maya, disponible (7,50 euros) chez tous les marchands de journaux.